Rebelles à Manhattan
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 "Gabrièl, ne nous oublie pas." {Libre}

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Berlioz S. Ellwood
• Dieu Suprême à la Crème
Berlioz S. Ellwood

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"Gabrièl, ne nous oublie pas." {Libre} _
MessageSujet: "Gabrièl, ne nous oublie pas." {Libre}   "Gabrièl, ne nous oublie pas." {Libre} EmptyMar 12 Jan - 22:54

    Yvan me fit descendre de la voiture. Il tient ma main un instant de plus, alors que je posai les pieds sur le bitume. Je levai la tête et mes yeux sombres rencontrèrent les siens. Il en fut comme brulé par ce contact, et vira à l'écarlate avant de me lâcher. J'époussetais ma robe. Je savais mon cocher épris de mes charmes. Ses yeux inquisiteurs m'observaient, semblant vouloir apercevoir une parcelle de ma peau. Son esprit un brin pervers ne me dérangeaient pas. Je me moquais de ce qu'il pouvait penser mais veillais à ce qu'il tienne ses distances. Je n'aurai pas permis qu'un homme puisse espérer mon corps et le montrer.

    Il me prévient qu'il serait là à quatre heures. J'acquiesçais. Il me saluant solennellement, puis remis son chapeau et grimpa dans la calèche. Je ne répondis pas à son salut, et m'engagea dans le parc.

    J'étais vêtue d'une élégante robe pourpre, surmontée d'un long manteau noir brodé d'argent aux encolures.. Mon corset serrait élégamment ma taille, tandis que mes délicats escarpins noirs me grandissaient. On s'écartait à ma vue. On savait qui j'étais, et on chuchotait expressément aux étrangers. « Mrs Ellwood... La journaliste... ». On s'empressait à mes côtés, me saluant, espérant un vague sourire de ma part. Je répondais poliment mais froidement. Ceux à qui je répondais semblaient alors resplendir de fierté et se mettaient à marcher dans mon sillage d'un air important. Protégés par mon influence, ils devenaient eux aussi respectés pour quelques heures.

    Je riais intérieurement. Cette stratégie m'avait été inspirée par celle du Roi Soleil. J'avais développé tout un réseau de courtisans. Ils aspiraient à une bonne critique dans mon journal. Celui qui faisait de moi quelqu'un de respecté et de craint, comme ce bon Louis XIV. Je me souviens de mes débuts. Une adolescente timide, soumise par son mari infâme. Et puis, du jour au lendemain, un décès. Et ma vie avait changé. Les espoirs de vengeance si longtemps médités se mettaient en marche.

    Ma popularité faisaient de moi quelqu'un d'assez haut placé dans la hiérarchie sociale. Mon statut de veuve m'avait au début encombré, mais j'avais su retourner la situation à mon avantage. J'étais devenue populaire, crainte, admirée et respectée. Par exemple, j'étais probablement la seule femme disposée à sortir seule dans la rue, ou au parc. On me savait forte. Personne n'osait me contredire ou me critiquer. J'étais entourée par une aura de respect et de criante, et rien ne pouvait me satisfaire autant. Douce vengeance que ce retournement de situation. Je me dirigeai vers un petit pont de bois qui enjambait la rivière. Je m'y arrêtai, et perdit mon regard dans l'eau. Sentant que je n'étais plus parmi eux, mais perdue dans mes pensées, mes 'courtisans' me laissèrent et je pus enfin cheminer seule. Je ne pouvais m'empêcher de penser à mon pays natal, l'Espagne dont on m'avait arrachée. A mes amis, à ma famille, à mon ami. Ma main se porta à mon cou, et je caressai distraitement la chaine d'or. Ce contact si familier me fit l'effet d'une tendre étreinte, et une bouffée de tristesse me submergea. Le son de sa voix résonna encore dans ma tête, ses mots si doux murmurés à mon oreille tandis que l'on m'enlevait de ma maison, de mon foyer.

    « Gabrièl, ne nous oublie pas. »

    Je n'ai pas oublié, Ambroise. Je ne nous oublierai jamais.
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"Gabrièl, ne nous oublie pas." {Libre}

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