Interview d'une demoiselle de caractère... [Diana]

• Dieu Suprême à la Crème

Je me leva de mon fauteuil, épousseta ma jupe droite, avant de remarquer un papier tombé de l'autre côté de mon bureau d'acajou. Je le ramassa en grognant, pestant sur la propreté de cette Rédaction. Je le froissai et le jetai dans la corbeille sous mon bureau. Je me dirigea à grands pas vers les fenêtres, et les ouvrit. Je jeta un coup d'oeil à la rue devant moi. Mon bureau était situé au troisième étage, comme tout les bureaux des rédacteurs en chef et chroniqueurs. Les passants me semblaient donc minuscules. Je restais un instant à la fenêtre, savourant la sensation de pouvoir qui faisait battre mon coeur plus vite. Tout ceci, je l'avais obtenu grâce à mon travail. J'avais travailler dur pour obtenir tout ce que je possédais. Rien n'avait été acquis pour moi. J'avais du me reconstruire à partir de rien. J'étais tellement fière. Le seul fait de regarder derrière moi en aurait ébloui plus d'un. J'avais merveilleusement bien réussi à m'intégrer, à rebondir. Ce bureau résumait tout les combats que j'avais du mener. Chroniqueuse au New York Imperial. Le journal le plus populaire de Manhattan. J'en étais devenue une des identités principales. J'étais connue, respectée. Si seulement ils savaient la vérité... Ils me respecteraient encore plus !

Alors que je continuais à rêver à ma fenêtre, je remarquai un fiacre s'avancer dans la rue. Je l'aurais reconnue entre mille. Le cocher des Holland, sauta à terre et ouvrit la portière à une jeune femme. Je ne pouvais de cette hauteur, déchiffrer son expression, mais j'eus un sourire en pensant qu'elle ne serait pas très coopérative.

Je refermais les fenêtres, replaça les rideaux correctement, et retourna m'asseoir à mon bureau. Je sortis d'un tiroir des feuilles de papier, et les plaça en ordre sur mon bureau.

J'entendis bientôt les pas de la demoiselle approcher ainsi que ceux, d'une hôtesse. Elle ouvrit la porte et s'effaça pour laisser passer Diana Holland. Je me levai, la salua avec un sourire, avant de l'inviter à s'asseoir. Je demanda à l'hôtesse des boissons et elle revient avec un plateau qu'elle plaça au bord de mon bureau. Elle nous servit toute les deux, avant de sortir sans bruit.

_ Ravie que vous avez daignez nous rendre visite. C'est un honneur pour la rédaction de pouvoir accueillir une demoiselle de votre qualité, Mademoiselle Holland...

• Dieu Suprême à la Crème

Interview d'une
demoiselle de caractère ...

&& Berlioz S. Ellwood

Interview d'une demoiselle de caractère... [Diana] 2h6r6t10

Interview d'une demoiselle de caractère... [Diana] 2n7e9910

Je crois que cette question me tourmenterait durant des jours. Qu’est-ce qui m’avait pris ? Pourquoi avais-je accepté une interview avec Berlioz Ellwood ?! Je n’arrivais toujours à comprendre. Je m’étais repassé la scène des centaines de fois dans ma tête. Je me voyais, au bal d’automne, je la voyais, me demandant si j’accepterais une interview, et moi, écervelée de première, acceptant timidement. Pourquoi donc n’avais-je pas refusé ?

Ce matin, je m’étais donc levée de mauvaise humeur, sachant que je devais me rendre au siège du New York Impérial. Claire m’avait brossé les cheveux et m’avait aidé à enfiler une robe de jour. Une fois prête, j’avais anxieusement attendu le moment de partir. Une fois ce moment venu, j’étais monté dans le fiacre et on m’avait conduit jusqu’au siège du journal. Et maintenant je me tenais devant.

Je levais légèrement la tête, tentant d’apercevoir le bureau de la plus puissante journaliste de la ville mais le soleil m’éblouissait. Une moue boudeuse passa sur mon visage, mais je me dépêchais d’afficher un léger sourire. Ne pas laisser voir mes sentiments … Ou cela pourrait se retourner contre moi.

J’entrai dans le bâtiment et on me conduisit au bureau de Mme Ellwood. J’entrai et l’hôtesse retourna chercher des boissons. Elle nous servit et sortit. Le silence n’eu pas le temps de s’installer ; déjà la journaliste engageait la conversation.

••• Ravie que vous ayez daigné nous rendre visite. C'est un honneur pour la rédaction de pouvoir accueillir une demoiselle de votre qualité, Mademoiselle Holland...

Quelle hypocrite faisait-elle ! Je savais qu’elle n’attendait qu’une chose … que je lâche une bêtise, qu’elle s’empresserait de retourner contre moi. Je devais surtout rester prudente …

••• Tout le plaisir est pour moi … Peut-être pourrions-nous commencer ?

Je voulais sortir d’ici au plus vite …

• Dieu Suprême à la Crème

J'eus un léger sourire. Je remarquai avec satisfaction qu'elle n'était pas très à l'aise. Sa précipitation la trahissait. Je l'avais connue plus déterminée, bien avant que sa soeur ne parte pour la France. Sa fraîcheur était assez agréable dans la haute société new-yorkaise, mais j'avais beau m'attendrir devant un tel caractère, mon travail restait ma seule raison de vivre, ainsi restais-je sur le qui vive.

_ Oh, bien sûr.

Je consultais mon cahier où mes questions y étaient soigneusement écrites. Je pris mon temps pour en choisir une. Puis, relevant les yeux, je souris à mon interlocutrice et demanda :

_ Ma première question sera simple. Mademoiselle Holland, quel relation entretiennent réellement votre soeur, Elizabeth Holland et le jeune Henry Schoonmaker ?

Je savais qu'elle aurait pu s'attendre à des questions sur elle, sur sa vie. Mais je détournais le sujet pour mieux y revenir ensuite. Qui est vraiment Diana Holland ? Cette jeune femme ignorante des conventions et contrastant tellement avec sa soeur m'intéressait beaucoup. Ce culot et cet enthousiasme cachait à mes yeux un secret plus grand encore. Dans le meilleur des cas, je découvrais ce mystère ; dans le pire, Diana Holland me donnerait des informations supplémentaires sur les jeunes fiancés. La balle est dans votre camp, chère Diana.